Critiques
Le film de Thibault Dentel est en noir et
blanc. Et c'est tant mieux car nous glissons dans les ombres de Simenon
et la lumière crue de Belvaux, bercés par des dialogues ciselés au
diamant. Sur ces terres arides, on tue pour rester digne. Et l'on se pend aux poutres. Pourtant, il ne demandait pas grand chose, Vincent. Seulement de finir sa vie peinard. Un grand film sombre, tendu comme un piège.
Sorj Chalandon - Le Canard Enchaîné
Cette comédie noire fait mouche. [...]
Cadavres dans les placards, vieilles histoires de famille, choix
cornéliens : Thibault Dentel, auteur du scénario, signe un premier film
très efficace.
La Danse des accrochés déroule assez
froidement sa mécanique qui, bien qu’un peu trop apparente, remplit son
contrat. Le dernier plan est sublime.
Un film noir, mais dont l'humour tragi-comique de certaines scènes ou de dialogues parfois surréalistes, façon Serie Noire d'Alain Corneau, le rendraient presque réjouissant et pour le moins prometteur.
Marie Toutée - Les Fiches du Cinéma
Le résultat, servi par une interprétation toujours juste et parfois touchante, oscille entre analyse sociétale et thriller campagnard.
Les nombreux comiques de situation sont soulignés par une bande originale composée sur mesure par Jean-Luc Béranger, épousant la mise en scène avec une précision millimétrique et dont l’atonalité confère ce qu’il faut de bancal à l’ambiance du film.
Sans doute, ce cinéma qui utilise des
acteurs qui n’ont rien de glamour et qui n’en sont pas moins
excellents, comme Jean-Claude Gauthier et Christophe Sauvion, a le tort
d’aborder frontalement, et avec talent, des problèmes éloignés des
préoccupations des bobos. Ce cinéma populaire revendiqué par un
quadragénaire qui pense public plutôt que commission d’avances sur
recettes mériterait pourtant d’être largement vu.
Thibault Dentel filme l'intime avec
simplicité, naturel et justesse...mais il surprend également par sa
capacité à insérer dans son scénario des ingrédients propres au
thriller qui plongent soudain ce portrait réaliste aux aspérités
presques documentaires dans des scènes où le ciel pèse comme un
couvercle et l'ambiance devient angoissante.
"La danse des accrochés " que de façon
injuste, aucun festival n’a voulu inscrire à sa programmation, vaut dix
fois mieux que des réalisations poussives à qui on ouvre des grands
circuits de salles.
Le beau travail d'un spectateur attentif et attentionné qui résume l'aventure du film.